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La transformation numérique s’étend à tous les pans de la société, et une question : que reste-t-il de l’humain dans une sphère digitalisée ?

Les promesses d’un avenir où les technologies allègeraient les charges de travail et favoriseraient les relations semblent s’effacer derrière les mécanismes de l'automatisation et de l’Intelligence Artificielle (IA), qui tendent à transformer inexorablement nos environnements professionnels et nos rapports interpersonnels.


L'IA ne se contente plus d’assister les individus, elle les remplace parfois, redéfinissant les contours de l’expérience humaine et engendrant une déshumanisation insidieuse.


Dans les entreprises, cet effet se ressent avec une force particulière, où l'efficacité et la rentabilité prennent souvent le pas sur la dimension humaine.


Le numérique, s'il a simplifié nombre de tâches, engendre une dépersonnalisation alarmante des échanges, confinant parfois les collaborateurs à des interactions purement virtuelles, sans réelle profondeur. Dans de nombreux cas, les réunions en visioconférence remplacent les rencontres en face-à-face ; les e-mails se substituent aux conversations.

Progressivement, le lien social s’étiole, laissant place à un univers impersonnel où la présence physique est remplacée par des représentations virtuelles.


Si ce phénomène semble anodin, il porte pourtant en lui une dimension psychologique lourde : l’absence de contact direct réduit l’empathie, les malentendus se multiplient, et les signes non verbaux qui enrichissent l’échange disparaissent. Le digital favorise une communication "désincarnée" où les interactions sont perçues comme fonctionnelles, rarement émotionnelles.


L'Intelligence Artificielle exacerbe ce processus en altérant la nature même du travail. Autrefois vecteur de valorisation personnelle et de réalisation, le travail devient une tâche morcelée, confiée à des algorithmes censés optimiser chaque étape. Dans de nombreux secteurs, les logiciels d'IA exécutent des tâches qui demandaient auparavant un savoir-faire humain : analyse de données, tri des candidatures, réponses aux clients via des chatbots.

Ces dispositifs, bien que d’une efficacité redoutable, instaurent une distance inédite entre l’homme et le travail.

Le salarié, transformé en opérateur de machines, se voit ainsi dépossédé de certaines responsabilités intellectuelles, un phénomène qui fragilise l’engagement et réduit le sentiment d'accomplissement.


Cette automatisation n’est pas sans conséquences pour la relation entre l’employeur et l’employé. Les entreprises, encouragées par les promesses de productivité des technologies numériques, adoptent des processus de management de plus en plus dématérialisés.

Les indicateurs de performance, alimentés par des outils numériques, tracent chaque mouvement, chaque clic, chaque interaction.

Ce phénomène, souvent désigné sous le terme de "surveillance numérique", instaure un climat de contrôle permanent, où les salariés sont évalués en fonction de métriques abstraites, parfois déconnectées des réalités du terrain. Dans ce cadre, l’individu n’est plus perçu pour ses compétences et son potentiel humain, mais réduit à une série de données, une série d’indicateurs sans âme ni nuance.


L’IA dans le processus de recrutement témoigne également de cette déshumanisation progressive. De plus en plus d’entreprises s'appuient sur des algorithmes pour pré-sélectionner les candidats. Si ces technologies peuvent certes faciliter la gestion de candidatures massives, elles posent cependant un véritable dilemme éthique. Un algorithme, aussi perfectionné soit-il, ne peut percevoir la singularité d’un parcours ou la richesse d’une personnalité. En standardisant les critères de sélection, l’IA renforce l’uniformité et exclut des profils, limitant ainsi la diversité et l’humanité des équipes. Les candidats eux-mêmes ressentent cette froideur algorithmique, qui les réduit à des "mots-clés" plutôt qu'à des personnalités uniques.


Dans ce contexte, la digitalisation massive soulève également une problématique sociale : celle du sentiment d’appartenance. Les individus, autrefois unis par des valeurs partagées et des objectifs communs, tendent à se sentir isolés dans un système numérique où l’humain est marginalisé. Les employés, qui trouvaient autrefois un épanouissement dans des équipes soudées, sont désormais placés face à des écrans, reliés par des plateformes de communication mais souvent déconnectés dans la réalité.


Ce paradoxe, où l’hyperconnexion coexiste avec un isolement grandissant, nourrit un mal-être difficile à ignorer. Le travail, loin de constituer une source de motivation, se transforme en une série de tâches à accomplir pour satisfaire des impératifs abstraits mercantiles.



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