Nous passons le plus clair de notre temps en position verticale, que ce soit en marchant, en courant, en restant assis sur des chaises ou étendus sur des canapés, il semble que nous ayons quelque peu oublié l'importance du sol dans notre relation avec notre propre corps.
Pourtant, développer un rapport au sol, loin d’être une simple pratique réservée aux acrobates ou aux adeptes du yoga, est un outil précieux pour enrichir ce que l’on appelle l’intelligence corporelle.
Et oui, le sol, ce brave compagnon souvent sous-estimé, peut être notre meilleur allié pour retrouver une connexion plus authentique avec soi-même.
Alors, pourquoi ne pas se laisser "claquer au sol" pour une meilleure compréhension de son corps ? Explorons ensemble trois grands bienfaits de cette connexion primordiale.
Le premier avantage d'une pratique régulière avec le sol est le développement de la conscience corporelle. En descendant au niveau du sol, nous engageons notre corps différemment et devons adapter notre perception de l’espace.
Le sol, lui, ne ment pas. Il est cette surface stable et implacable qui nous aide à sentir nos appuis, à comprendre les tensions et les relâchements dans notre corps.
Par exemple, lorsque vous vous allongez ou que vous roulez sur le sol, vous pouvez ressentir des zones de résistance, des parties de votre corps qui n’étaient pas conscientes de leur propre raideur. Le sol agit comme un miroir silencieux mais implacable, vous renvoyant à une image fidèle de votre état physique, sans embellissement ni mensonge.
En passant plus de temps en contact avec le sol, on apprend à réajuster sa posture, à optimiser ses mouvements, et à se réapproprier son corps, spécialement ses limites....bref habiter son corps.
Cette prise de conscience influence non seulement la manière dont on bouge, mais aussi la manière dont on occupe l’espace au quotidien. Mieux connaître son corps permet d'améliorer son aisance motrice, intimenent lié à notre cerveau.
Se rapprocher du sol, c’est aussi apprendre à affiner la qualité de ses mouvements. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, se déplacer ou effectuer des exercices au sol demande une grande exploration de mouvement.
Cela ne concerne pas uniquement l’agilité physique, mais surtout la capacité à exécuter chaque changement de positin avec contrôle.
Que ce soit en se relevant depuis une position allongée ou en effectuant des roulades, le sol nous force à bouger avec intention, à économiser nos efforts pour ne pas nous laisser submerger par la gravité.
Cette approche renforce ce que l’on appelle la "proprioception", ou la capacité du corps à se situer dans l’espace.
En étant constamment en contact avec une surface stable, vous apprenez à mieux gérer vos appuis, à déplacer votre centre de gravité avec plus d’efficacité. Chaque mouvement devient alors une sorte de dialogue avec le sol, où l'on reçoit un retour immédiat sur la qualité de ce qu’on fait.
Les arts martiaux, la danse contemporaine , la motricité libre, reposent largement sur cette qualité de mouvement née du rapport au sol, où l’élégance réside dans la maîtrise subtile des gestes, bénéfice quotidien.
Au-delà de ses bienfaits physiques immédiats, le rapport au sol contribue à enrichir notre carte mentale.
Une carte mentale, c’est la représentation que nous avons de l’espace qui nous entoure et de notre position au sein de cet espace et de nos interactions avec l'environnement.
En bougeant au sol, nous développons une meilleure coordination entre les informations sensorielles (ce que nous ressentons) et les informations cognitives (ce que nous comprenons)....ce qui permet l'expression de nos soft skills....tiens tiens...
Se laisser "claquer au sol", c’est en réalité s’ouvrir à une nouvelle dimension de soi-même, une redécouverte du corps, de ses capacités et des interconnections de notre être.
Il est grand temps de renouer avec cette relation essentielle et de transformer le sol en un terrain de jeu et d’apprentissage.
Laissez-vous tomber, avec grâce, et redécouvrez ce que votre corps a à vous dire.
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